Dans le Choco, la population indigène compte environ 35.000 habitants et est regroupée en communautés formées par les groupes ethniques suivants :

Wounaan

Ils habitent dans le centre et le sud de San Juan, une municipalité du Choco, et leur langue s’appelle le mausneo, on les trouve le long des fleuves Noanamá, Docampadó, Hampabedó, Juradó et Segurisua.

Emberá

Leur langue est l’emberá–bedea, on recense deux groupes qui se situent au bord de la partie basse du fleuve Atrato, dans le Baudó, et plus particulièrement sur les affluents du Dubasa et quelques fleuves de la côte Pacifique.

Katíos ou eyabera

Ils sont perchés dans les montagnes et la partie haute du fleuve Andágueda, dans la municipalité du Lloró, sur le fleuve Suruco, affluent du Munguidó, dans le Darién du Choco et le long du fleuve Tutunendo.

Un petit nombre d’Indiens cunas ou tules persistent toujours dans le Choco, dans le Bajo Atrato, sur le fleuve Caimán, et plus exactement sur le territoire limitrophe avec le Panama, vers lequel ils émigrent. Ces communautés indigènes sont des descendants des chocoes.

Bien que, linguistiquement parlant, les emberá et les wounaan sont différents (ils communiquent en castellan), ils sont similaires au niveau de leur apparence physique, structure économique, organisation sociale, etc. Ces deux communautés cultivent maïs, plátano (une grosse banane), yuca (une racine), et arbres fruitiers. La femme emberá se dédie à l’artisanat et accompagne également l’homme dans toutes ses tâches, sauf la pêche et la chasse. La femme wounaan coupe le bois pour la maison et travaille également l’artisanat. Les wounaan du fleuve San Juan confectionnent des céramiques et vendent des vases d’argile aux emberá, qui ne fabriquent pas de telles choses.

La femme indigène est mère et maîtresse de l’histoire, elle constitue un symbole vital dans la culture.

Chasse et pêche

Dans cette économie de subsistance, ces activités jouent un rôle important dans la mesure où le gibier sauvage constitue une part importante de l’alimentation des communautés. Les chasseurs utilisent diverses armes, comme les féchettes, fusils faits de façon artisanale, lances et pièges de chasse. Pour la pêche, ils ont recours à des flèches, plantes vénéneuses, etc.

Ils élèvent également des animaux domestiques, tels que les porcs et les canards, pour commercer avec les noirs. La fabrication de paniers est importante au sein des indigènes, ils utilisent l’ iraca, une fibre végétale, pour les confectionner.

Les maisons

Un aspect remarquable de la culture indigène est la manière dont ils construisent leurs maisons, qu’ils appellent tambo. En fonction des climats, il y a deux types de constructions : dans les endroits au climat sec, le rez-de-chaussée est à même le sol, contrairement aux endroits humides, où est construite une plateforme à environ 1,50m du sol, pour se protéger des inondations et de l’érosion. Les constructions sont rondes et pourvues d’un toit conique végétal. Les parois s’arrêtent à mi-chemin, ce qui permet la visibilité et l’aération.

Les vêtements

Les femmes enroulent autour de leur taille jusqu’aux genoux quelques mètres de tissu, croisé harmonieusement et avec tant de savoir-faire, qu’il ne tombe jamais, et laissent leurs seins dénudés. Les hommes enroulent également un linge autour de leur taille.

Santé

Dans les communautés, on trouve un médecin traditionnel, qui communique avec les esprits et pratique la guérison par les plantes. Les guérisseurs ont eu beaucoup de mal à éradiquer les nombreuses maladies apportées par les Espagnols, comme la variole, la rougeole, la diphtérie, le choléra, la fièvre typhoïde, le paludisme et la fièvre jaune. Les malades ont dû consulter un médecin professionnel pour éviter la mort.

Organisation sociale

Entre les Indiens du Choco, il n’existait pas d’organisation politique, de chefs de tribu, ni des personnes exerçant une autorité sur des groupes, il y avait deux types de familles :

L’unité domestique : un couple vivant avec ses enfants célibataires et marié(e)s, avec les conjoint(e)s de ceux-ci, et leurs petits-enfants. Généralement, cette unité tient pour chef de famille le père appartenant à la première génération, ce qui faisait de la famille une unité politique.

L’unité conjugale: celle-ci voit le jour au moment où les fils ou les maris des filles deviennent indépendant financièrement et construisent une maison à part, bien qu’ils bénéficient les premières années de la collaboration économique des parents, frères ou beau-pères.